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L'entrée en guerre

La péninsule balkanique est la zone sensible de l’Europe. En juin 1914, l’assassinat de l’héritier du trône d’Autriche-Hongrie déclenche l’engrenage des alliances et entraîne l’Europe et le monde dans un cataclysme sans précédent.
L’Allemagne déclare la guerre le 31 juillet 1914 à la Russie puis, le 3 août, à la France… Le 4 août, les Anglais déclarent la guerre aux Allemands, qui ont violé la neutralité belge.
Dès l’entrée en guerre, les Français croient que le conflit sera court. Après l’assassinat de Jaurès, les forces politiques se solidarisent contre l’agresseur allemand ; Raymond Poincaré emploie le terme d’Union Sacrée pour qualifier ce rapprochement.

Le messager paroissial

A Sauxillanges, le curé Dautreix insère un additif émouvant dans le mensuel le « Messager Paroissial » distribué en septembre 1914 :

Le messager paroissial

"Nous sommes dans la nécessité de suspendre, pour quelque temps, la publication du « Messager paroissial ». Que d’évènement depuis un mois ! C’est la mobilisation, c’est l’état de siège en France, c’est la guerre.
Sous prétexte que l’Autriche n’a pas reçu de la Serbie, la satisfaction attendue à l’occasion de l’assassinat de l’Archiduc François Ferdinand et de sa femme à Sarajevo, l’Autriche déclare la guerre à la Serbie.
C’est l’étincelle qui met le feu à l’Europe : voici que la Russie, l’Allemagne, l’Angleterre, la France entrent en lutte, sans parler de la Belgique envahie par l’Allemagne, au mépris de tous les droits. Quelle responsabilité pour cet empereur d’Autriche, un vieillard de 84 ans ! Il ose invoquer le Dieu des armées ! Mais il déshonore la prière, comme ses soldats et les Allemands déshonorent la guerre ! Sous la pression de l’Allemagne, François-Joseph ensanglante la vieillesse par le déchaînement d’une guerre comme le monde n’en a jamais vu.
A l’heure actuelle, c’est la grande bataille dans les Vosges, en Lorraine et sur nos frontières. Impossible de prévoir les éventualités de demain, mais défions-nous des fausses nouvelles. Tenons-nous en aux communiqués officiels : si ils ne disent pas tout, tout ce qu’ils disent est vrai ; que cela nous suffise et nous rassure. Pendant que nos soldats font vaillamment leur devoir, se battant avec la certitude de vaincre. Nous qui restons au foyer, songeons à eux, ne nous décourageons pas, continuons de prier pour eux. Ayons confiance, malgré tout. Nous avons pour nous le droit, nous avons Dieu pour nous, nous aurons la victoire !
"

Dès le 2 août 1914, les hommes se préparent à partir au front. Dans le canton de Sauxillanges, ils sont plusieurs centaines à rejoindre leur régiment : le 92e Ri de Clermont Fd (dit le "régiment des Auvergnats"), mais aussi le 86e RI (Puy en Velay) ou encore le 105e RI (Riom), etc.

Ernest Duchet

Ernest Duchet

Vernet la Varenne

Le 4 août 1914, Ernest Duchet, jeune marié de 27 ans originaire du Vernet la Varenne, vient de rejoindre son régiment, le 38e RI à St Etienne (42), il s'empresse de donner des nouvelles à sa famille :

"Arrivés à bon port à 3h de la nuit. Habillés et prêts à partir pour une destination inconnue. La guerre est déclarée, il ne faut pas reculer. C'est une heure fatale et solennelle, inoubliable dans l'histoire. Embrasse les enfants pour moi. Au revoir. ED"

Un au revoir en forme d'adieu...quelques semaines plus tard, le 18 septembre, Ernest est tué d'une balle à la tête sur le champ de bataille de Béthancourt (Oise).